La Maison-Blanche a créé un précédent vendredi en utilisant sa page Twitter pour annoncer la tenue d'une conférence de presse de Barack Obama à une heure de grande écoute (21 h) le 22 juillet. Comme on peut le lire ici, elle a dû se raviser hier et se contenter d'une case horaire moins favorable (20 h) après que NBC eut menacé de ne pas diffuser la rencontre. La chaîne, dont les taux d'audience sont en déclin, tient mordicus à présenter une entrevue avec Susan Boyle dans le cadre de son émission America's Got Talent, diffusée à partir de 21 h.

Éclipsé par la sensation britannique, Obama devra donc s'adresser à un auditoire réduit demain soir. Il fera face à des journalistes de plus en plus sceptiques ou critiques concernant ses projets. L'un d'eux lui demandera peut-être de réagir à la chronique que signe aujourd'hui dans le New York Times David Brooks. Selon le commentateur conservateur, Obama et ses alliés démocrates sont engagés dans une «marche suicidaire» qui fait penser à celle de la droite à une autre époque. Je traduis un extrait de sa chronique :

Nous en sommes seulement aux premières étapes de la marche suicidaire de la gauche, mais il y a déjà eu trois phases. D'abord, il y a eu le plan de relance économique. On aurait pensé que ce plan serait conçu pour combattre le chômage et stimuler l'économie. Mais les démocrates du Congrès s'en sont servis comme prétexte pour financer à hauteur de 787 milliards de dollars leurs programmes préférés avec de l'argent emprunté. Seulement 11% de l'argent sera dépensé d'ici à la fin de l'exercice fiscal. C'est le triomphe de l'idéologie sur le pragmatisme.

Puis il y a eu le budget. Au lieu de soulager les peurs des modérés concernant les déficits, le budget devrait augmenter la dette du gouvernement de 11 000 milliards de dollars entre 2009 et 2019.

Enfin, il y a la santé. Tous les clichés qu'Ann Coulter utilise pour parler des démocrates sont confirmés de façon glorieuse dans les projets de loi des démocrates. Ces projets ne font presque rien pour contrôler la hausse des coûts de la santé.

Brooks a écrit sa part de chroniques erronées par le passé, mais il reste que la Maison-Blanche l'a cultivé au cours des derniers mois, souhaitant le convaincre du bien-fondé de son action. Peine perdue.

(Photo Reuters)