Un lecteur de ce blogue m'a reproché hier soir d'avoir consacré un billet à l'arrestation du hockeyeur Patrick Kane, estimant que Taking Woodstock aurait constitué un sujet beaucoup plus judicieux. Après tout, a-t-il précisé, le film du réalisateur Ang Lee (Brokeback Mountain), qui sortira le 28 août, évoque «un événement qui a révolutionné la culture américaine, à mon avis, au même titre que la conquête de l'espace quoiqu'on en dise» (voir la bande-annonce ci-dessus). En fait, je réfléchis depuis plusieurs jours à une façon originale d'aborder le 40e anniversaire Woodstock, auquel le New York Times a consacré le week-end dernier cet article, mais je frappe un mur (celui de mon indifférence?). Peut-être aimeriez-vous partager un souvenir ou une réflexion sur le sujet, histoire de prouver que celui-ci n'a pas été épuisé.
Ce n'est pas que les années 1960 m'indiffèrent. Il se trouve que j'attends avec impatience la troisième saison de Mad Men, la série dramatique de Matthew Weiner, qui débutera dimanche soir sur la chaîne câblée AMC. La série a pour cadre un cabinet de publicité de Madison Avenue au début des années 1960, une période où les hommes fumaient et buvaient au bureau et où les secrétaires étaient harcelées par leurs patrons. C'était aussi l'époque où l'expression du racisme, de l'antisémitisme et de l'homophobie était encore tolérée. La magie de la série, c'est de montrer ces moeurs dépassées et cruelles tout en préservant le charme de ces années, un exploit en soi. J'adore les dialogues bien ficelés de la série, la finesse de l'humour et l'hyperréalisme des costumes et décors. J'aime aussi la complexité de chacun des personnages, dont le protagoniste principal, Don Drapper (Jon Hamm), directeur créatif du cabinet. Doué et amoral, l'homme dissimule un secret qui le fragilise et l'humanise.
Mad Men a été sacré meilleure série dramatique lors de la cérémonie des Emmy Awards de 2008. Les deux premières saisons de la série sont évidemment disponibles sur DVD. La vidéo ci-dessous donne un aperçu de la série et de ses personnages :