Après l'assassinat de ses deux frères, chacun des gestes d'Edward Kennedy était interprété comme un pas en vue d'une course à la présidence des États-Unis. L'affaire de Chappaquiddick, en juillet 1969, l'a évidemment empêché de briguer la Maison-Blanche trois ans plus tard, pour le plus grand bonheur de Richard Nixon, qui était obsédé par la menace politique que représentait le sénateur du Massachusetts. Celui-ci devait se lancer en 1980 dans une vaine course à l'investiture du Parti démocrate contre le président sortant Jimmy Carter, une course qui allait prendre fin sur un discours mémorable (The dream shall never die) dont on trouve ici des extraits.

Ironiquement, et contrairement à son frère Robert, Ted Kennedy aura connu au Sénat ses années les plus heureuses et fructueuses. Malgré son étiquette de lion de l'aile gauche démocrate, il pouvait tendre la main aux plus conservateurs des républicains pour forger des lois qui ont changé le visage des États-Unis (on trouve ici quelques exemples de ses réalisations législatives). Le dernier des fils Kennedy n'aura cependant pas vécu assez longtemps pour que l'objectif principal de sa carrière parlementaire - l'assurance maladie universelle - devienne réalité.

On peut se demander si la mort du politicien légendaire aura un impact sur le débat actuel sur la réforme du système de santé proposée par Barack Obama, l'homme auquel il avait donné un appui remarqué lors de la dernière campagne présidentielle.

On trouve ici la nécro du New York Times et ici celle du Washington Post. On peut lire ici l'hommage que le président Obama et plusieurs autres personnalités rendent à ce «grand leader».

P.S. : Le Boston Globe a consacré ce dossier à la carrière de Kennedy.

(Photo AP)