C'est l'histoire d'un enseignant de Kaboul à qui l'on avait confié la tâche de veiller au bon déroulement du scrutin dans un bureau de vote dans un village. À son arrivée au bureau de vote, le matin de l'élection présidentielle du 20 août en Afghanistan, il constate que les boites de scrutin sont déjà pleines. Il alerte aussitôt les autorités électorales, qui lui conseillent de laisser tomber. Quand il refuse, il est emmené par les gardes du corps du chef du village. Depuis, il se terre, ayant reçu des menaces.

Le New York Times raconte l'histoire de cet enseignant dans un reportage publié en première page aujourd'hui sur les allégations qui se multiplient d'une fraude systématique lors du scrutin afghan. Selon des résultats incomplets, le président sortant Hamid Karzai devance son plus proche rival, Abdullah Abdullah, avec 46% des suffrages contre 31%.

La publication de l'article du Times coïncide avec la remise au Pentagone d'un rapport très attendu dans lequel le commandant des troupes américaines et de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, plaide en faveur d'une révision de la stratégie militaire pour combattre les talibans. Selon la BBC, le militaire conclut que la stratégie actuelle ne fonctionne pas.

Des analystes s'attendent à ce que le document propose de concentrer les troupes dans des zones à forte densité de population et d'intensifier l'instruction des soldats et des policiers afghans. Reste à savoir si le commandant réclamera une augmentation des effectifs pour atteindre ses objectifs.

(Photo AFP)