Le commentateur conservateur George Will signe aujourd'hui une chronique dans laquelle il appelle les États-Unis à retirer la plus grande partie de leurs troupes d'Afghanistan, où ils ne devraient plus intervenir qu'à l'aide d'attaques aériennes et d'unités spéciales concentrées le long de la frontière pakistanaise. L'opinion de Will tranche pour le moins avec celle du commendant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, qui devrait réclamer une augmentation des effectifs dans les prochaines semaines, selon cet article, après avoir conclu dans un rapport remis au Pentagone hier que le succès est possible dans ce pays, malgré la recrudescence de l'insurrection talibane. Je traduis deux extraits de la chronique de Will : 

«L'historien militaire Max Hastings estime que Kaboul exerce un contrôle sur environ un tiers du pays - "contrôle" est un concept élastique - et que "nos" Afghans pourraient s'avérer aussi viables que "nos" Vietnamiens, à savoir le régime de Saigon. Seulement 4 000 Marines disputent aux talibans le contrôle de la province de Helmand, qui a la superficie de la Virginie occidentale. Le New York Times cite les paroles d'un responsable de la province selon lesquelles il n'a que "des policiers qui volent et un petit groupe de soldats afghans qui disent qu'ils sont ici en vacances".» (...)

«L'ambassadeur américain Karl Eikenberry table sur un "regain de confiance" du peuple afghan vis-à-vis du gouvernement, mais l'Economist décrit le gouvernement du président Hamid Karzai - son colisiter est un trafiquant de drogue - comme étant si "inepte, corrompu et rapace" que les gens ont parfois la nostalgie des seigneurs de guerre, "qui étaient moins avides d'argent et moins brutaux que la bande de Mr. Karzai".»

(Photo Reuters)