Tout ça pour ça? C'est la réaction de certains analystes après la publication du projet de réforme de la santé proposé par Max Baucus, président de la commission des Finances du Sénat. Comme le souligne Ezra Klein dans ce billet, le sénateur démocrate a multiplié les compromis au cours des dernières semaines pour obtenir l'appui des républicains modérés, mais aucun d'entre eux, pas même la sénatrice du Maine Olympia Snowe, n'a encore manifesté l'intention de récompenser ses efforts. Baucus aura d'autant plus de mal à justifier ses compromis qu'il risque aussi de perdre l'appui de certains démocrates de sa commission, dont le sénateur Jay Rockefeller de la Virginie occidentale, qui trouve son texte de loi trop modeste.

Le coût du plan Baucus s'élèverait à 856 milliards de dollars sur dix ans. Il prévoit notamment que tous les ressortissants américains et résidents légaux aux États-Unis soient couverts par une assurance-maladie, dont le coût serait en partie financé par des subventions échelonnées en fonction des revenus, comme on peut le lire ici. Mais il ne retient pas l'idée d'une assurance-maladie publique, appelant plutôt à la création de coopératives privées non lucratives, qui seraient financées en partie par des fonds publics.

L'assurance-maladie publique (ou l'option publique, selon le jargon de Washington), que Barack Obama a défendue mercredi dernier lors de son discours devant le Congrès, se retrouve dans les textes de loi proposés par la Chambre des représentants et la commission de la Santé du Sénat. Selon le sénateur Rockefeller et plusieurs autres membres de l'aile gauche démocrate au Congrès, seule la création d'un régime public d'assurance-maladie permettra de stimuler vraiment la concurrence sur le marché de l'assurance et de réduire les coûts.

(Photo AP)