Le débat au sein de l'administration Obama sur la stratégie à adopter en Afghanistan tourne autour de ces questions, selon l'analyste Leslie Gelb, qui est cité aujourd'hui dans cet article publié à la une du New York Times :

«Les talibans forment-ils une coalition informelle de gens que nous pouvons diviser? Pouvons-nous séparer les talibans d'Al-Qaeda? Si les talibans reviennent au pouvoir dans certaines régions d'Afghanistan, permettront-ils à Al-Qaeda de revenir avec eux?»

Selon le Times, Barack Obama et son vice-président, Joseph Biden, veulent changer la stratégie américaine afin de mettre l'accent sur la lutte contre Al-Qaeda au Pakistan plutôt que sur le combat contre les talibans afghans, qui ne représenteraient pas à leur avis une menace directe pour les États-Unis. Cette stratégie ne nécessiterait pas les dizaines de milliers de soldats supplémentaires que réclame le général Stanley McChrystal.

Le secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'État Hillary Clinton auraient exprimé des doutes à propos d'une telle stratégie, faisant valoir que les talibans demeurent liés à Al-Qaeda et offriraient le refuge à ses combattants s'ils reprenaient le pouvoir en Afghanistan ou dans certaines régions de ce pays. Voir les talibans et Al-Qaeda comme deux problèmes distincts constituent donc une erreur, selon eux. Il est entendu qu'Obama s'exposerait à des critiques, surtout de la part des républicains, s'il refusait d'adopter la stratégie proposée par le général McChrystal.

Pendant que ce débat se poursuit à Washington, les talibans ont revendiqué un attentat-suicide qui a tué 17 personnes aujourd'hui près de l'ambassade indienne à Kaboul (photo).