Les officiels de la Maison-Blanche se veulent rassurants. La décision de Barack Obama de proclamer un état d'urgence sanitaire aux États-Unis  concernant l'épidémie de grippe H1N1 n'est pas liée à une nouvelle évolution de la maladie. Les spécialistes sont du même avis, voyant le document signé par le président vendredi soir comme une mesure préventive, comme l'explique le Washington Post dans cet article.

Mais la proclamation de cette «urgence nationale» n'intervient pas par hasard. Elle coïncide avec la publication de données qui sont susceptibles d'inquiéter la population américaine : selon les autorités fédérales, la pandémie de grippe H1N1 a fait plus de 1 000 morts et nécessité au moins 20 000 hospitalisations aux États-Unis depuis son apparition au printemps. La maladie est désormais largement répandue dans 46 des 50 États de l'Union.

La déclaration d'urgence permettra aux établissements de santé de passer outre à un certain nombre d'exigences formulées par les services d'aide publique sanitaire pour la distribution des médicaments et des vaccins ou la mise en place de structures provisoires. Dans sa proclamation, le président souligne que «la rapide augmentation des cas à travers le pays risque de submerger les services de santé».

Le document n'aborde pas une autre question qui suscite inquiétude et frustration ces jours-ci au sein de la population américaine : la pénurie de vaccins contre la grippe H1N1, un problème que les laboratoires pharmaceutiques ne devraient pas résoudre avant le mois de décembre. Seulement 16 millions de doses sont aujourd'hui disponibles, selon cet article du New York Times, qui fait également état des fausses rumeurs qui circulent sur les vaccins contre la grippe H1N1, des rumeurs auxquelles auront contribué des figures médiatiques comme Rush Limbaugh, Bill Maher et Glenn Beck, entre autres. Je cite une des déclarations de Beck :

«Si quelqu'un avait la grippe porcine en ce moment, je lui demanderais de tousser sur moi. Je ferais exctement le contraire de ce que le ministère de la Sécurité intérieure dit.»

Selon les prévisions les plus optimistes, 120 millions de doses devaient être disponibles aux États-Unis à la mi-octobre.

(Photo AFP)