Le New York Times publie aujourd'hui à la une cet article sur le désarroi de Mahmoud Abbas, qui aurait l'intention de démissionner de son poste à la tête de l'Autorité palestinienne, un geste qui pourrait entraîner la dissolution de l'unique instance palestinienne susceptible de négocier avec Israël. Le successeur de Yasser Arafat en serait venu à la conclusion que lui et l'Autorité palestinienne n'avaient plus de rôle utile à jouer compte tenu de l'impasse des négociations avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou.

Aux yeux d'Abbas, la déclaration d'Hillary Clinton sur les concessions «sans précédent» de Netanyahou sur la colonisation a été la goutte qui a fait déborder le vase. Mais le Times explique que le leader palestinien aura déçu plusieurs de ses supporteurs américains et israéliens au fil des ans en se montrant notamment incapable d'exercer le moindre pouvoir sur Gaza ou de conclure avec l'ancien premier ministre israélien Ehud Olmert une entente incluant un retrait israélien de plus de 90% de la Cisjordanie avec une compensation sous forme d'un échange territorial, et une souveraineté partagée sur les lieux saints de Jérusalem.

Comme on peut le lire dans cet article remontant à mars 2008, Abbas avait repoussé l'offre d'Olmert, ses demandes de précisions sur la question du partage de l'eau et celle des réfugiés étant restées sans réponse.

Plus récemment, Abbas a également suscité la colère au sein même de la population palestinienne en acceptant de participer avec Israël et les États-Unis à l'enterrement du rapport Goldstone sur la guerre de Gaza, une position sur laquelle il est revenu par la suite. Le rapport Goldstone accuse Israël et le Hamas de crimes de guerre lors de l'opération «Plomb Durci», menée par Tsahal dans la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009.

(Photo Reuters)