En remportant le siège du défunt sénateur démocrate Edward Kennedy mardi, Scott Brown est devenu le nouvel héros du Parti républicain et de plusieurs conservateurs, dont certains le voient déjà comme candidat à la présidence en 2012. Mais, comme on peut le lire ici et ici, il est loin de faire l'unanimité au sein de la droite, qui lui reproche notamment son appui au droit des femmes à l'avortement et, ironie des ironies, à un système de santé universel (il s'oppose au plan national proposé par Barack Obama et ses alliés démocrates mais a approuvé une réforme quasiment identique au Massachusetts).

Brown pourrait évidemment suivre l'exemple de l'ancien gouverneur républicain du Massachusetts Mitt Romney, qui a tourné le dos à ses opinions d'antan sur l'avortement et même sur sa propre réforme de la santé après être devenu candidat présidentiel. Mais il devra peut-être se passer de l'appui de Glenn Beck, figure influente auprès des adeptes du mouvement Tea Party, qui semble le trouver trop libertin. Beck a critiqué Brown hier lors de son émission radiophonique, lui reprochant d'avoir annoncé dans son discours de la victoire mardi soir que ses deux filles adultes étaient «libres» (comme on peut le voir ici, elles ne sont pas vilaines). Je cite une des déclarations de l'animateur, qui a fait allusion à l'affaire Gary Condit :

«Je veux une ceinture de chasteté sur cet homme. Je veux qu'on surveille chacun de ses gestes à Washington. Je ne fais pas confiance à ce gars-là. Cela pourrait finir avec une stagiaire morte.»