L'historien, politologue et militant de gauche Howard Zinn, dont le livre le plus célèbre, A People's History of the United States, n'avait pas pour héros les Pères fondateurs mais les fermiers de la révolte de Shays et les organisateurs syndicaux des années 1930, est mort aujourd'hui à l'âge de 87 ans d'une crise cardiaque. Selon cet ancien professeur de l'université de Boston, les vrais changements aux États-Unis sont venus des gens ordinaires, et non pas de la Maison-Blanche ou du Congrès. Voici ce qu'il disait en novembre dernier au sujet de Barack Obama :

«C'est vrai que l'élection d'un Afro-Américain à la présidence des États-Unis a été un événement historique. Cela traduit le changement considérable qui est intervenu ces dernières décennies et la prise de conscience de la question de l'égalité raciale. Bien sûr, Barack Obama est le premier président post-racial. Mais en analysant ses politiques, qui demeurent conservatrices, on peut difficilement imaginer qu'elles proviennent d'un président afro-américain. Elles ressemblent beaucoup à celles de Bill Clinton. Quant à la haine déversée contre Obama, elle s'explique. Nous avons certes éliminé une bonne part de racisme dans ce pays et cela a permis à Barack Obama d'être élu à la Maison-Blanche. Mais il reste une minorité de 20% à 30% d'Américains qui sont toujours racistes. Les conservateurs profitent au maximum de ce racisme résiduel pour construire une opposition à Obama.»