Le secrétaire à la Défense Robert Gates et le chef d'état-major interarmes, l'amiral Mike Mullen, ont appelé aujourd'hui à l'abrogation de la loi dite du don't ask, don't tell qui interdit aux soldats homosexuels d'évoquer leur orientation sexuelle sous peine d'être renvoyés de l'armée. En vertu de la même loi, un soldat peut également être renvoyé s'il est dénoncé pour homosexualité. L'amiral Mullen est le premier chef d'état-major interarmes à endosser l'élimination de cette politique, qui était un objectif de Barack Obama. Je cite sa déclaration d'aujourd'hui devant la commission des forces armées du Sénat :

«Quelle que soit la façon dont on examine cette question, je ne peux être que troublé par une politique qui force des jeunes hommes et femmes à mentir sur ce qu'ils sont afin de défendre leurs compatriotes. Pour moi, c'est une question d'intégrité - la leur en tant qu'individus et la nôtre en tant qu'institution.»

L'abrogation de la loi n'aura pas lieu du jour au lendemain. Gates et Mullen ont en effet annoncé la nomination d'un groupe d'étude sur l'élimination de cette politique, qui nécessite l'approbation du Congrès. Il s'agit néanmoins d'une étape majeure vers la plus importante révision sociale au sein de l'armée depuis le décret de 1948 sur l'intégration raciale des unités.

Selon les données fournies par le Pentagone hier, 428 membres des forces armées ont été renvoyés en 2009 pour homosexualité. Au total, plus de 10 000 hommes ont été chassés de l'armée en vertu du don't ask, don't tell depuis 1997.

(Photo AP)