Le New York Times publie aujourd'hui à la une ce reportage explosif sur le rôle de la police d'État de New York et du gouverneur David Paterson dans une affaire de violence domestique impliquant un des conseillers les plus importants de Paterson.

L'automne dernier, une femme du Bronx a comparu devant un tribunal pour se plaindre d'avoir été attaquée physiquement par le conseiller du gouverneur, David Johnson, avec lequel elle vivait. Dans les mois suivants, elle est retournée devant le tribunal à deux reprises, se plaignant d'être harcelée par la police d'État, qui lui a demandé de laisser tomber ses démarches juridiques. La police d'État, qui n'avait aucune juridiction dans cette affaire, a confirmé qu'un de ses agents, affecté à la sécurité du gouverneur, avait rendu visite à la femme.

Puis, à la veille de retourner en cour pour demander une ordonnance de protection finale contre Johnson - elle avait déjà obtenu deux ordonnances temporaires -, la femme a reçu un appel du gouverneur Paterson, selon son avocat. Le lendemain, la femme ne s'est pas présentée en cour et l'affaire a été classée.

Hier soir, le gouverneur a demandé au ministère de la Justice de New York, Andrew Cuomo, de lancer une enquête sur la façon dont la police d'État a géré ce dossier. Il a ajouté qu'il infligerait à son conseiller une suspension sans salaire.

Âgé de 37 ans, David Johnson avait fait l'objet d'un reportage peu flatteur dans le New York Times la semaine dernière. Originaire de Harlem, il a été arrêté à deux reprises à l'adolescence pour des affaires de drogue. Il a également été impliqué à trois reprises dans des altercations avec des femmes, dont deux ont nécessité l'intervention de la police.

Johnson a commencé à travailler comme chauffeur pour David Paterson. Son ascension parmi les conseillers les plus importants du gouverneur soulève la controverse à Albany, capitale de New York. Notons que Paterson considère la lutte contre la violence domestique comme une priorité.

(Phot The New York Times)