Pour répondre à cette question, personne n'est mieux placé qu'un chercheur libertarien, en l'occurrence Satoshi Kanazawa, de la London School of Economics and Political Science, qui a publié le fruit de ses recherches dans le numéro de mars du Social Psychology Quatterly. L'hebdomadaire Time consacre au travail de Kanazawa cet article, résumant les conclusions du chercheur : les gens les plus intelligents ont davantage tendance à se définir comme des progressistes (liberals en anglais) et à dire qu'il ne fréquentent pas un lieu de culte.

Et pourquoi l'intelligence est-elle plus soluble dans le progressisme? Parce que, selon le chercheur, les gens les plus intelligents sont plus enclins à adopter des valeurs qui n'existaient pas dans notre environnement ancestral. Ainsi, au temps des cavernes, l'idée d'aider des étrangers avec lesquels ils n'étaient pas génétiquement liés ne serait pas venue à nos ancêtres. Il va sans dire que ce concept est largement accepté par les progressistes.

Comme le note l'auteur de l'article du Time, la théorie de Kanazawa n'est pas bétonnée. Parmi les études citées par le chercheur se trouvent au moins une donnée qui semble contredire ses conclusions : les gens les plus intelligents sont moins susceptibles de dire que le gouvernement a la responsabilité de réduire les écarts de revenu et de richesse. «Autrement dit, écrit John Cloud, les gens intelligents préfèrent peut-être se décrire comme des progressistes. Mais, au bout du compte, ils savent qu'il est bon d'être le roi».