L'expression «option nucléaire» dont on entend parler ces jours-ci à Washington n'a rien à voir avec la doctrine militaire des États-Unis. Elle a été utilisée pour la première fois dans un contexte parlementaire en 2005 par les leaders républicains du Sénat qui voulaient éliminer la règle du filibuster pour les nominations judiciaires du président. Comme on le sait, cette règle permet à une minorité de bloquer ou de retarder l'adoption d'un projet de loi ou d'une nomination présidentielle.

L'expression «option nucléaire» est de nouveau utilisée par les républicains et leurs alliés conservateurs dans les médias (voir la manchette du Drudge Report) pour qualifier la procédure législative que Barack Obama et les démocrates du Sénat veulent employer pour apporter des modifications aux projets de loi sur la réforme du système de santé déjà adoptés par la Chambre des représentants et le Sénat. Cette procédure appelée «réconciliation» permet sous certaines conditions d'adopter un projet de loi avec un vote à la majorité simple.

Dans un texte publié hier dans le Washington Post, le sénateur républicain d'Utah Orrin Hatch a estimé que le recours à cette procédure dans le cadre d'une réforme du système de santé serait sans précédent et constituerait un attentat à la démocratie. L'animatrice de MSNBC Rachel Maddow a répliqué hier soir au sénateur Hatch et à ses collègues républicains dans le topo ci-dessous, rappelant qu'ils ont eux-mêmes souvent eu recours à la procédure qu'il dénonce aujourd'hui :