Le vice-président Joe Biden, un des plus grands amis d'Israël à Washington, a été beaucoup moins diplomatique en privé qu'en public à la suite de la décision du ministère de l'Intérieur israélien, annoncée pendant sa visite dans l'État hébreu, de donner le feu vert à la construction de 1 600 logements dans Jérusalem-Est annexée. Voici ce qu'il a dit derrière des portes closes au premier ministre Benjamin Netanyahu, selon un article publié aujourd'hui dans le quotidien israélien Yedioth Ahronoth :

«Cela commence à être dangereux pour nous. Ce que vous êtes en train de faire compromet la sécurité de nos troupes qui combattent en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Cela nous met en danger et cela met en danger la paix régionale.»

L'article du quotidien israélien précise que Biden n'a pas cru à l'excuse du premier ministre Netanyahu, selon laquelle celui-ci n'avait pas été mis au courant du timing de la décision du ministère de l'Intérieur, qui a été perçue comme un camouflet au vice-président américain et à l'administration Obama. Quoi qu'il en soit, l'épisode démontre le pouvoir du mouvement des colons juifs en Israël.

Et pour avoir une idée de l'intransigeance de certains Israéliens, on peut jeter un coup d'oeil à la vidéo ci-dessous publiée par Ynetnews, le service anglophone du journal Yedioth Ahronoth. On y voit et entend des habitants juifs d'un quartier encore majoritairement palestinien de Jérusalem-Est célébrer la Pourim avec des chants d'hommage à Baruch Goldstein, ce médecin de la colonie de peuplement Kiryat Arba qui a tué 29 Palestiniens dans la mosquée jouxtant le tombeau des patriarches à Hébron en 1994 :

(Photo AP)