Mon collègue de La Presse Nicolas Bérubé fait état dans cet article de la controverse soulevée par la décision récente du Conseil d'Éducation du Texas de mettre l'accent sur les héros de la droite dans les nouveaux manuels d'histoire. La décision risque d'avoir un impact national, compte tenu du poids démographique du Texas, qui incite souvent les éditeurs à se fier aux exigences du Conseil d'Éducation de cet État. Je cite une partie de l'article de Nicolas :

Moins de Roosevelt, plus de Reagan: ce sont les nouvelles exigences dictées par le Conseil de l'Éducation du Texas. Vendredi dernier, le Conseil a voté pour faire appliquer une réforme qui met l'accent sur les héros de la droite religieuse, aux dépens des figures laïques qui ont façonné les États-Unis.

Ainsi, Ronald Reagan sera vu comme l'un des architectes de l'Amérique moderne, alors que le New Deal de Roosevelt sera relégué au rang de note de fin de chapitre. Auteur de la Déclaration d'indépendance, Thomas Jefferson (photo), dont le visage est gravé dans le mont Rushmore, s'est battu pour la séparation entre l'Église et l'État. Il occupera désormais une place de second choix: le théologien français Jean Calvin sera étudié en priorité.

Les États-Unis ne seront plus décrits comme une «démocratie», mais bien comme une «république constitutionnelle». Un passage sur la liberté de religion a été biffé.

Durant les délibérations du Conseil, jeudi, Mary Helen Berlagua, représentante démocrate, est partie de la salle en colère.

«J'en ai vu assez. Ça suffit. Je m'en vais», a-t-elle dit, ajoutant que le but du Conseil était de prétendre que l'Amérique est une nation blanche et que personne d'autre n'y a sa place.

Le New York Times a publié hier cet éditorial sur le vote texan, qui est dénoncé par plusieurs historiens, comme on peut le constater dans cet article publié aujourd'hui dans le Washington Post.