Les responsables d'ordres religieux représentants 59 000 nonnes ont envoyé hier aux élus de la Chambre des représentants une lettre les exhortant à voter en faveur du projet de loi adopté le 24 décembre par le Sénat sur la réforme du système de santé américain. Cet appel va à l'encontre de l'opinion de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, qui s'oppose au texte du Sénat sous prétexte que ses restrictions au financement de l'avortement ne vont pas assez loin.

S'il faut en croire cette chronique signée par E.J. Dionne dans le Washington Post, la position des évêques s'appuie sur une lecture tendancieuse du texte de loi et dénature en outre l'avis exprimé par la Catholic Health Association (CHA), qui est également en faveur de la réforme, dont l'objectif principal est d'étendre la couverture médicale à 31 millions d'Américains qui n'en ont pas. Je cite un passage de la chronique de Dionne traduit par bilomi, un de nos collaborateurs :

De façon plutôt surprenante, la déclaration des évêques ne représente pas l'opinion de la CHA, qui représente 600 hôpitaux catholiques et 1 400 maisons de soins.

Le cardinal George a confirmé que «l'analyse des évêques concernant les faiblesses du projet de loi n'est pas entièrement partagée par les leaders de la CHA». Il ajoute plus loin : «Par contre, ils croient que les faiblesses soulignées peuvent être corrigées après l'approbation du projet de loi final »

Mais Soeur Carol, telle qu'elle est connue, déclare que cette dernière affirmation est totalement fausse. «Nous ne disons pas cela.» Son organisation croit que le projet de loi tel que présenté garantit que les fonds fédéraux ne seront pas utilisés pour des avortements et n'a donc pas besoin «d'être corrigé».

La raison pour laquelle les évêques voudraient fausser la position de la principale association de santé de l'Église est, pour être charitable, un mystère.