Si l'administration Obama s'attendait à ce que Benjamin Netanyahu adopte un ton plus conciliant lors de son passage à Washington, elle doit être déçue ce matin. Dans son discours hier soir devant l'American Israel Public Affairs Committee, le lobby pro-israélien, le premier ministre d'Israël a conservé son style offensif pour défendre le droit de l'État hébreu de construire des logements dans Jérusalem-Est annexée, sujet de la dernière crise diplomatique entre son pays et les États-Unis (la communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion qui remonte à 1967). Je cite un extrait de son allocution prononcée devant environ 8 000 militants réunis à l'occasion de la conférence annuelle de l'AIPAC:

«Le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui. Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale.»

Netanyahu doit rencontrer Barack Obama aujourd'hui à la Maison-Blanche. Dans son propre discours devant l'AIPAC hier matin, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait affirmé que la politique d'extension des colonies juives à Jérusalem-Est et en Cisjordanie nuisait aux efforts pour relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Je cite un extrait de son discours :

«Les nouvelles constructions à Jérusalem-Est et en Cisjordanie mettent en péril les pourparlers de proximité qui sont la première étape vers les négociations complètes auxquelles aspirent les deux parties.»

Une silence complet a accueilli cette partie de son discours. La chef de la diplomatie américaine a cependant été chaudement applaudie lorsqu'elle a assuré Israël de son appui face à l'Iran.

(Photo AP)