Les personnes dont le nom apparaît sur la liste d'interdiction de vol aux États-Unis devraient-elles pouvoir acheter des armes à feu dans ce pays? Pour le maire de New York, Michael Bloomberg, et son chef de police, Raymond Kelly (photo), la réponse est évidente. Aussi ont-ils profité d'une audition devant le Sénat hier pour demander aux parlementaires de changer la loi afin d'empêcher de tels individus de s'armer.

Or, comme l'explique sur un ton sarcastique le chroniqueur Dana Milbank du Washington Post dans cet article, «les terroristes qui veulent acheter des armes à feu ont des amis au Capitole». De peur de froisser la NRA, le puissant lobby des armes à feu, les sénateurs ne semblent en effet aucunement disposés à acquiescer à la demande du maire et du chef de police de New York. Après tout, le droit de porter des armes à feu aux États-Unis n'est-il pas inaliénable?

À noter que ces sénateurs qui ne jurent que par le deuxième amendement de la constitution sont souvent les mêmes qui sont prêts à priver des citoyens américains soupçonnés de terrorisme de leurs droits constitutionnels. Joseph Lieberman est peut-être l'exception à la règle : tout en épousant la cause des Bloomberg et Kelly, il présentera aujourd'hui un amendement à la loi en vertu de laquelle un citoyen perd sa nationalité s'il «est pris en train de se battre dans l'armée d'un pays contre lequel» les États-Unis sont en guerre. Le sénateur indépendant du Connecticut veut étendre cette disposition à «tout citoyen américain impliqué dans une organisation terroriste selon la définition du département d'État».

(Photo Reuters)