Cela n'arrive pas souvent mais Jim Cramer, l'animateur énervé de l'émission Mad Money de CNBC, n'a pas complètement perdu la tête hier lorsque la Bourse de New York a effectué son plongeon vertigineux de 1 000 points, encourageant l'auditoire de la chaîne financière à acheter le titre de Proctor and Gamble, dont la valeur avait chuté de 60$ à 39,37$ en l'espace de quelques minutes. Que s'est-il passé? Je cite les hypothèses évoquées dans un article signé par mon collègue de La Presse Stéphane Paquet :

«Une firme américaine, pour ne pas la nommer, Citigroup, sans qu'on puisse garantir que ce soit elle, serait arrivée avec un programme de ventes et qui, au lieu de vendre 15 millions, aurait vendu 15 milliards», explique encore M. Huot. Dans le jargon, on appelle ça un «Fat Finger Trade» ou, si vous préférez, une transaction faite par un courtier qui a les mains pleines de pouces.

Hier, Citigroup disait enquêter sur l'incident, n'ayant pas de preuve qu'il se soit produit.

Une autre explication est possible et peut même être compatible avec la première: voyant la très grande volatilité sur les marchés hier après-midi, des courtiers qui se spécialisent dans l'arbitrage entre les prix d'un même titre sur les différentes Bourses américaines - les «high-frequency traders» qui profitent d'un cent ou deux de différence entre la Bourse A et la B - ces courtiers, donc, se seraient retirés. «C'est ce qui aurait amené des ventes marquées sur certains noms», explique encore M. Huot.

Après cette séance de fou, la Bourse de New York a reconnu qu'il y avait eu «un certain nombre de transactions erronées», pour reprendre les propos de Rich Adanomis, porte-parole du NYSE.