«Êtes-vous lesbienne?» C'est la question que l'organisation de droite American Family Association voudrait que les médias posent à Elena Kagan, le choix de Barack Obama pour remplacer le juge John Paul Stevens à la Cour suprême des États-Unis. L'organisme conservateur Americans for Truth estime également que le public devrait connaître l'orientation sexuelle de l'ancienne doyenne de la faculté de droit de Harvard.

Un peu plus subtile, l'organisation chrétienne Focus on the Family souligne que le public ne sait presque rien concernant les opinions de Kagan, exception faite de son «engagement juridique et émotionnel envers le programme» des gais, lesbiennes, bisexuels et transexuels.

Du temps où elle était doyenne de la faculté de droit de Harvard, Kagan a décrié et combattu la loi don't ask, don't tell qui impose aux militaires américains homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle sous peine d'être expulsés des rangs de l'armée.

Les rumeurs sur l'orientation sexuelle d'Elena Kagan circulent depuis longtemps. Comme je l'écrivais récemment ici, CBS News a retiré un billet d'un des blogueurs conservateurs de son site internet soulevant cette question après avoir reçu des plaintes de la Maison-Blanche.

Sous le couvert de l'anonymat, un conseiller présidentiel avait par la suite déclaré au Washington Post que Kagan n'était pas lesbienne. Cette déclaration avait été critiquée par plusieurs progressistes, qui auraient préféré que le conseiller dise que l'orientation sexuelle de Kagan n'importait pas dans le contexte d'une nomination éventuelle à la Cour suprême.

(Photo The New York Times)