La gouverneure de l'Arizona Jan Brewer a promulgué hier une loi interdisant aux écoles publiques de l'État d'offrir des programmes d'études destinés à un groupe d'élèves appartenant à un groupe ethnique particulier. Selon cet article, cette mesure a été rédigée en réponse aux programmes d'études ethniques des écoles publiques de Tucson, qui portent sur la culture, l'histoire et la sociologie des Chicanos (Américains d'origine mexicaine).

L'instigateur de cette loi, Tom Horne, a notamment dénoncé un livre d'histoire au programme des écoles de Tucson intitulé Occupied America: A History of Chicanos. Coïncidence : Horne tente de se faire élire au poste d'Attorney General (ministre de la Justice) de l'Arizona. La commission scolaire de Tucson a indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de se plier à la nouvelle mesure, qui survient 20 jours après la promulgation de la très controversée loi migratoire de l'État.

L'Arizona, destination touristique importante, est évidemment en train de se créer une image rétrograde qui pourrait finir par lui nuire sur le plan économique. Après l'annulation de quatre événements devant avoir lieu à Phoenix, les autorités de cette ville ont estimé à 90 millions de dollars le coût au cours des cinq prochaines années du boycott de l'État déclenché par plusieurs groupes depuis la promulgation de la loi migratoire. Aux termes de cette loi, la police doit demander les papiers d'un individu dont elle soupçonne qu'il est un immigrant illégal.

À noter que tous les États ayant une frontière commune avec le Mexique ne partagent pas l'attitude de l'Arizona vis-à-vis des clandestins ou des Chicanos. Les parlementaires du Nouveau-Mexique, l'État du gouverneur démocrate Bill Richardson, ont ainsi adopté récemment à l'unanimité une résolution reconnaissant l'apport économique des sans-papiers.