Le général Stanley McChrystal, commandant des forces internationales en Afghanistan, s'est excusé ce matin pour le portrait que lui consacre le magazine Rolling Stone dans lequel lui et son entourage se montrent condescendants et cavaliers à l'égard des responsables de l'administration Obama. Je cite un extrait de son communiqué :

«Je présente mes plus sincères excuses pour ce portrait. C'était une erreur qui reflète un mauvais jugement. (...) J'ai énormément de respect pour le président Obama et son équipe de sécurité nationale.»

L'Associated Press et le Washington Post ont obtenu des copies du portrait à paraître vendredi. Sous le couvert de l'anonymat, un adjoint du général y qualifie de «clown» le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, James Jones, et compare l'envoyé spécial Richard Holbrooke à «animal blessé» dont il faut se méfier. Le général confie de son côté à l'auteur du portrait qu'il s'est senti «trahi» par l'ambassadeur américain à Kaboul, le général à la retraite Karl Eikenberry, auteur d'une note de service qui avait fait l'objet d'une fuite et qui remettait en cause la demande de renforts du militaire. De dire McChrystal au journaliste :

«Voilà quelqu'un qui veut couvrir ses arrières pour les livres d'histoire. Comme cela, si nous échouons, il pourra dire: "je vous l'avais bien dit"».

Comme on peut le lire dans cette dépêche dépêche de l'AFP, le général McChrystal se moque en outre du vice-président Joe Biden. «Vous allez m'interroger sur Joe Biden?» demande-t-il en riant. «Qui est-ce?» Un conseiller anonyme du général exprime pour sa part la déception de son supérieur à la suite de sa première rencontre avec Barack Obama, «qui ne savait rien de lui, de qui il était».

La publication de ce portrait survient à un moment où les Américains et leurs représentants sont de plus en plus sceptiques face à la stratégie militaire des États-Unis en Afghanistan. Selon le portrait du magazine Rolling Stone, le général McChrystal est même contesté par ses subordonnés.