«Il ne devrait pas recevoir de passe-droit simplement en raison de sa position. Les gens au pouvoir ne doivent pas avoir la permission d'agir différemment des autres.» Ainsi parlait une masseuse de 54 ans le 8 janvier 2009 lors d'une entrevue avec une détective de Portland. Elle tentait alors de convaincre la police de reprendre son enquête sur les accusations d'abus sexuels qu'elle avait formulées en 2006 contre l'ancien vice-président Al Gore. Les poursuites avaient été abandonnées à l'époque après le refus de la victime présumée d'être interrogée par la police.

On trouve ici un compte rendu du quotidien The Oregonian sur cette affaire et ici le rapport de police sur l'incident de 2006 ainsi qu'une transcription de la longue interview accordée en 2009 par la masseuse à la détective. La police de Portland a décidé de ne pas rouvrir l'enquête, jugeant que l'accusatrice n'avait pas apporté de nouvelles preuves.

Il suffit cependant de lire l'interview de 2009 et les extraits qu'en tirent des quotidiens comme The Oregonian et The New York Times, ainsi que le site internet Gawker, pour comprendre que cette affaire a peut-être contribué au divorce «amical» entre Al et Tipper Gore après 40 ans de mariage. Je cite dans le texte un extrait de l'article publié aujourd'hui par le New York Times, qui présente la version la plus sobre de cette affaire sur laquelle le National Enquirer travaillait depuis un bon bout de temps :

In a transcript of the interview, the massage therapist said she had been doing requested abdominal work on Mr. Gore when he demanded she go lower.

"I was shocked and I did not massage beyond what is considered a safe, nonsexual area of the abdomen," she said. "He further insisted and acted angry, becoming verbally sharp and loud.

"I went into much deeper shock as I realized it appeared he was demanding sexual favors or sexual behaviors."

She alleged he later tried to have sex with her.

"I did not immediately call the police as I feared being made into a public spectacle and my reputation being destroyed," she said. "I was not sure what to tell them and was concerned my story would not be believed since there was no DNA evidence from a completed act of rape."

Gore avait retenu les services de la masseuse après un de ses discours sur les changements climatiques à Portland. Celle-ci s'était rendue à la chambre d'hôtel de l'ex-vice-président.

(Photo AP)