Je notais dimanche soir le fait que le Pakistan reçoit plus d'un milliard de dollars par année de Washington pour combattre Al-Qaïda et ses alliés extrémistes. Cette somme est évidemment à ajouter aux milliards de dollars en aide économique et militaire que les États-Unis versent annuellement à cet allié dit stratégique.

À la lumière des documents confidentiels diffusés par le site WikiLeaks, qui contiennent des accusations de duplicité formulées à l'encontre du Pakistan, il faut se demander si tout cet argent sert vraiment les intérêts américains. Mais ne limitons pas notre réflexion à ces fuites de WikiLeaks.

Selon cet article publié récemment dans le New York Times, les riches Pakistanais ne paient pas d'impôts sur le revenu, profitant de règles qui leur permettent d'éviter un sort réservé aux gens beaucoup moins fortunés. Je cite un extrait de cet article où un Pakistanais exaspéré explique comment un pays relativement pauvre comme le sien peut se permettre de ne pas percevoir les impôts de ses citoyens les plus fortunés (merci à Jean Émard pour la traduction) :

Sur plus de 170 millions de Pakistanais, moins de 2% paient

des impôts sur le revenu, ce qui fait que les recettes fiscales du Pakistan,

sont parmi les plus basses au monde, juste en dessous de

celles du Sierra Leone, si on calcule le ratio entre l'impôt et le

produit intérieur brut.

M. Zaidi tient responsable les États-Unis et ses perpétuels sauvetages

du Pakistan pour les maigres recettes fiscales tirées des riches comme des

pauvres pakistanais. «Les Américains devraient dire: "C'est assez,

réglez le problème vous-même. Faites le ménage dans votre maison", dit-il. Mais vous êtes des lâches et vous avez peur de prendre ce risque.»