Je lisais tranquillement cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times sur l'évolution de la stratégie américaine annoncée il y a huit mois par Barack Obama pour l'Afghanistan. En justifiant l'envoi de quelque 30 000 soldats supplémentaires, le président avait évoqué trois grands objectifs : protéger le peuple afghan, lui fournir un gouvernement compétent et gagner son allégeance. Huit mois plus tard, les campagnes militaires des forces internationales à Marja et à Kandahar battent sérieusement de l'aile, alors que les talibans étendent leur influence.

Ce qui fonctionne, cependant, ce sont les assassinats ciblés par des commandos américains de combattants talibans et d'Al-Qaeda. Au cours des cinq derniers mois, plus de 130 insurgés de haut niveau ont été tués, selon le Times. Certains responsables américains pensent qu'une telle campagne pourrait changer la nature de la guerre et accélérer la conclusion d'une entente politique avec les talibans.

Je lisais donc tranquillement cet article lorsque je suis arrivé à un passage faisant état d'une étude sur les talibans préparée par des militaires ayant capturé et interrogé plusieurs d'entre eux. Selon un responsable cité par le Times, l'étude intitulée State of the Taliban fournit pour la première fois aux Américains et à leurs alliés une compréhension approfondie des raisons pour lesquelles les talibans se battent et ce qu'il faudrait faire pour les arrêter. Je ne sais pas si le journaliste du Times a reproduit fidèlement les conclusions des militaires mais l'étude en question décrirait les talibans comme la force majeure d'«une insurrection morcelée» au sein  de laquelle «le nationalisme conservateur pachtoune et le respect de la culture afghane» sont des facteurs importants.

Vraiment? Le nationalisme et la culture sont des facteurs importants de l'insurrection en Afghanistan? Eh ben dis donc.