À la veille de la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes à Washington, le New York Times publiait un article à la une sur les facteurs permettant d'entrevoir les «contours bruts» d'un État palestinien en Cisjordanie : des forces de sécurité plus efficaces, un gouvernement plus discipliné, celui du premier ministre Salam Fayyad, et une réalisation accrue de la part des citoyens ordinaires qu'ils peuvent obtenir des services de base.

Le Times soulignait cependant que le Hamas, le mouvement islamiste qui refuse de reconnaître l'existence d'Israël et qui contrôle la bande de Gaza, était le principal défi auquel fait face l'Autorité palestinienne. Et de préciser :

«Les militants du Hamas en Cisjordanie pourraient jouer le rôle de gâcheurs, même si les forces israéliennes et palestiniennes s'efforcent à leur mener la vie dure.»

Le jour même de la parution de l'article du Times, le Hamas n'a pas manqué de se manifester, revendiquant une attaque qui a tué quatre colons israéliens près de l'implantation de Kyriat Arba, voisine d'Hébron. Cet attentat, que les supporteurs du Hamas ont célébré, comme le démontre la photo qui coiffe ce billet, ajoutera sans doute au scepticisme des Palestiniens et Israéliens sur les chances de succès des pourparlers de paix.

Mais il y a quand même quelques optimistes, dont le journaliste israélien Aluf Benn, qui voit en Benyamin Netanyahou un «Gorbachev israélien», comme le rapporte ma collègue Agnès Gruda dans cette chronique dont je cite un extrait :

«Selon (Benn), Benyamin Nétanyahou est plus fort, sur le plan politique intérieur, qu'il n'y paraît. «D'accord, sa coalition pourrait tomber, mais après?» demande-t-il, soulignant que l'actuel premier ministre n'a pas de vrai rival, ni dans son propre parti, ni à l'extérieur. D'ailleurs, si les négociations devaient progresser, cela pourrait permettre à Nétanyahou de rebrasser les cartes de son gouvernement et de s'allier à des partis moins radicaux, plus au centre de l'échiquier.

Ce politicien, qui est arrivé au pouvoir avec comme principal objectif de sauver l'État hébreu de la menace iranienne, a besoin du soutien de Washington, ajoute Aluf Benn. Il pourrait donc troquer les implantations juives en Cisjordanie contre un appui sans faille dans l'affrontement avec Téhéran.»

(Photo Reuters)