Mike Castle est ce que les conservateurs purs et durs appellent un RINO, un politicien qui n'a de républicain que le nom. L'ancien gouverneur du Delaware et actuel représentant est cependant respecté dans son État, où les sondages lui prédisent une victoire relativement facile face au démocrate Chris Coons, qui brigue l'ancien siège de Joe Biden au Sénat des États-Unis.

Mais Castle n'en est pas encore là. Pour être élu au Sénat, il doit d'abord remporter mardi la primaire républicaine qui l'oppose à la candidate favorite du Tea Party, Christine O'Donnell, une femme photogénique qui, à 41 ans, pourrait être la fille de son adversaire septuagénaire.

O'Donnell, une spécialiste en marketing, a déjà défendu des positions ultra-conservatrices sur la sexualité, considérant notamment la masturbation comme un péché et le fait de regarder des images pornographiques comme une faute aussi grave que l'adultère. Un responsable du Parti républicain du Delaware l'a récemment qualifiée de «menteuse délirante». Selon les sondages, elle subirait une défaite face au candidat démocrate.

Qu'à cela ne tienne : O'Donnell a le vent dans les voiles, ayant reçu cette semaine l'appui de la «maman grizzly» en chef, Sarah Palin, ainsi que ceux du sénateur républicain de Caroline du Sud Jim DeMint et de la NRA, le puissant lobby des armes à feu. Selon les derniers sondages, elle a des chances de causer une surprise mardi, au grand dam de l'establishment républicain.