L'ouvrage de Woodward révèle que le vice-président Joe Biden n'était pas le seul à douter des chances de  succès de l'escalade proposée par le général Stanley McChrystal et approuvée par le président. Les sceptiques incluaient également l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, et le conseiller du président pour l'Afghanistan, le général Douglas Lute.

Le livre de Woodward lève aussi le voile sur l'animosité entre certains membres de l'administration Obama. Selon le journaliste, Biden estime que Holbrooke est «le salaud le plus prétentieux que j'ai jamais rencontré». De son côté, le général David Petraeus, aujourd'hui chef des forces internationales en Afghanistan, n'aime pas adresser la parole au conseiller David Axelrod, ne voyant en lui qu'un spin doctor indécrottable. Quant au général James Jones, conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, tout le monde semble le considérer comme une belle cloche. S'il faut se fier au compte-rendu du Times, Woodward fournit plusieurs autres exemples de bitchage.

Et Barack Obama? Selon Woodward, le président estime qu'il n'a pas plus de deux ans pour démontrer au public américain l'efficacité de sa stratégie en Afghanistan. Le journaliste cite notamment une déclaration du président au sénateur républicain Lindsay Graham :

«Je ne veux pas que cela soit une guerre sans fin, et je ne peux pas perdre l'ensemble du Parti démocrate.»

Woodward confirme par ailleurs l'existence d'une armée secrète d'environ 3 000 soldats, la plupart des Afghans, dont la mission est de capturer ou de tuer des talibans. Il révèle aussi que le président afghan Hamid Karzaï souffre du syndrome maniaco-dépressif.

P.S. : Le Washington Post publie ce compte-rendu du livre de Woodward.