Tout bien considéré, les républicains de la Chambre des représentants auraient dû s'abstenir de présenter leur programme électoral, intitulé «Promesse pour l'Amérique», à six semaines des élections de mi-mandat. Après tout, ils semblaient avoir du succès avec leur message dénonçant les politiques de l'administration Obama et du duo Harry Reid-Nancy Pelosi au Congrès. Et voilà qu'ils prêtent flanc à la critique en proposant des politiques qui relèvent de la pensée magique.

C'est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés plusieurs commentateurs, dont Clive Crook, chroniqueur au Financial Times et au National Journal, qui signe ce billet publié sur le site du magazine The Atlantic. Crook, qui a été journaliste pendant 20 ans à l'hebdomadaire conservateur The Economist, qualifie de «délirante» l'idée des républicains selon laquelle l'équilibre budgétaire peut être atteint en réduisant les dépenses fédérales dans tous les secteurs, à l'exception de la défense, des retraites (Social Security) et de l'assurance-maladie pour les personnes âgées (Medicare), trois des programmes les plus coûteux, et ce, sans avoir à renoncer à la pérennisation de toutes les réductions d'impôts consenties durant la présidence de George W. Bush.

Je vous laisserais deviner ce que pense de la «promesse» des républicains Paul Krugman, un chroniqueur plus fougueux et progressiste que Crook, mais je vais vous faciliter la vie en vous fournissant un lien vers la chronique qu'il signe aujourd'hui dans le New York Times. J'en cite un extrait traduit par guylaine101, une de nos collaboratrices :

Howard Gleckman du Tax Policy Center, un organisme non partisan, a fait les calculs. Comme il l'indique, la seule façon d'équilibrer le budget d'ici 2020, tout en a) rendant permanentes les réductions fiscales de Bush et b) protégeant les programmes que les républicains promettent de ne pas éliminer consiste à abolir le reste du gouvernement fédéral. «Il n'y aurait plus de parc national, plus de prêts de la Small Business Administration, plus de subventions aux exportations, plus de National Institutes of Health. Plus de Medicaid (dont un tiers est consacré aux soins de longue durée de nos parents et de personnes présentant des invalidités). Finis, les programmes visant la santé et l'alimentation des enfants. Finie, la construction d'autoroute. Fini, le Homeland Security. Et oh, fini, le Congrès.

La promesse ne tient donc pas debout. Toutefois, n'est-ce pas le cas de tous les programmes politiques? Jamais vraiment dans cette mesure. De nombreux analystes indépendants sont d'avis que les prévisions budgétaires à longue échéance d'Obama sont un peu trop optimistes, mais ce ne serait qu'une affaire de détails techniques. Ni le président Obama, ni aucun autre démocrate d'importance n'a, à ce que je sache, prétendu que blanc égale noir et que l'on peut réduire considérablement les revenus, protéger tous les programmes que les électeurs aiment, tout en équilibrant le budget.

Mais le meilleur commentaire sur le programme électoral des républicains revient peut-être à Jon Stewart, qui a traité du sujet hier soir dans le cadre de son Daily Show (les internautes canadiens peuvent voir le topo ici). Comme on peut le constater, plus ça change, plus c'est pareil :





















The Daily Show With Jon Stewart Mon - Thurs 11p / 10c
www.thedailyshow.com








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