Vous avez peut-être lu ou entendu parler du réquisitoire contre la banque Goldman Sachs publié en avril dernier dans le Rolling Stone sous la signature de Matt Taibbi. Le journaliste combatif revient à la charge dans le nouveau numéro du magazine, s'attaquant cette fois-ci au Tea Party, ce mouvement de contestation populiste et conservateur. Je cite un passage de son article traduit par christianpic, un de nos collaborateurs, qui donne une idée du reste :

En regardant les milliers de visages exaltés de la foule, je suis immédiatement frappé par deux points. Le premier est qu'il n'y a pas une seule personne noire ici. L'autre est la quantité incroyable d'équipements médicaux : une personne sur trois dans la salle, semble-t-il, respire de l'oxygène depuis une bonbonne ou étale son immense et atrophié derrière sur un fauteuil roulant électrique. Comme Palin se lance dans un discours à la Ronald Reagan - «Le gouvernement n'est pas la solution! Le Gouvernement est le problème!» - la personne assise à mes côtés se penche vers moi et m'explique.

«Les fauteuils électriques sont fournis par Medicare», me murmure-t-il à point. «Ils ont des publicités par ici : ''Vous n'avez pas à payer pour votre fauteuil électrique! Medicare va payer!'' Pratiquement tout le monde au Kentucky en a un.»

Une salle remplie d'aînés blancs dans des fauteuils électriques payés par Medicare, s'enflammant contre les dépenses gouvernementales et s'imaginant eux-mêmes comme des révolutionnaires en même temps qu'ils acclament la marionnette vice-présidentielle de l'establishment du GOP. S'il existe une meilleure image de ce que représente le Tea Party, je ne peux l'imaginer.

Taibbi n'est pas plus indulgent à l'égard d'un des héros du Tea Party, Rand Paul, qui brigue un siège au Sénat des États-Unis dans l'État du Kentucky.

(Illustration Rolling Stone)