La raison : l'identité du témoin en question a été révélée par le prévenu, le Tanzanien Ahmed Khalfan Ghailani (photo), lors d'interrogatoires menés par des agents de la CIA entre 2004 et 2006. Ceux-ci ont employé des méthodes assimilées à de la torture pour faire parler ce membre présumé d'Al-Qaïda.

Ghalani, qui est accusé d'avoir participé aux attentats de 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et de Dar es Salaam qui ont fait 224 morts, doit répondre de plus de 200 chefs d'accusation. Je cite dans le texte un extrait de la décision du juge Lewis Kaplan :

"The court has not reached this conclusion lightly. It is acutely aware of the perilous nature of the world in which we live. But the Constitution is the rock upon which our nation rests. We must follow it not when it is convenient, but when fear and danger beckon in a different direction."

Âgé de 36 ans, Ghailani a été arrêté au Pakistan en 2004. Son procès représente un test crucial pour l'administration Obama qui avait annoncé son intention de renvoyer devant la justice de droit commun cinq détenus de Guantanamo accusés d'avoir organisé les attentats du 11 septembre 2001, dont Khalid Cheikh Mohammed, avant de revenir sur sa décision sous la pression des républicains notamment.

La décision du juge Kaplan devrait apporter de l'eau au moulin des opposants au transfert à New York du cerveau auto-proclamé des attentats du 11 septembre, qui a été soumis 183 fois à la simulation de noyade.