Comment un politicien dépourvu de charisme et d'éloquence peut-il atteindre un poste aussi important que celui de leader de la majorité démocrate au Sénat? C'est la question que je me suis posé la semaine dernière en regardant le débat télévisé opposant le sénateur du Nevada Harry Reid à Sharron Angle, la candidate républicaine et favorite du Tea Party. Dans un portrait publié dans le numéro courant de l'hebdomadaire The New Yorker, Nicholas Lemann fournit un début de réponse, mettant en lumière certaines qualités de Reid, dont son souci du détail, sa ténacité et son talent pour les jeux de coulisses.

Mais le sénateur septuagénaire a donné l'autre soir l'image d'un politicien déconnecté de la réalité des Américains, surtout ceux de son État, où l'éclatement de la bulle immobilière continue de faire très mal. Et c'est pourquoi je me dis que cette pub lui reprochant d'avoir choisi de vivre dans un condo situé dans le Ritz-Carlton à Washington pourrait contribuer à sa défaite le 2 novembre, un résultat qui serait un des plus grands triomphes du Tea Party :