À en croire cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times, la Maison-Blanche est furieuse après avoir appris par les journalistes que le sénateur républicain d'Arizona Jon Kyl empêchera probablement la tenue d'un vote au Sénat d'ici la fin de l'année sur la ratification du traité de désarmement START avec la Russie, une des réalisations les plus importantes de Barack Obama en matière de politique étrangère.

Le sénateur Kyl, à qui ses collègues républicains ont confié la responsabilité de ce dossier, a affirmé que la ratification du traité est un «processus très compliqué»qui ne peut «être fait du jour au lendemain». Or la Maison-Blanche a déclaré au Times qu'elle avait tenu 29 réunions avec le sénateur ou ses conseillers pour répondre aux demandes républicaines depuis la signature du traité entre les présidents Obama et Dmitri Medvedev en avril dernier à Prague. Les conseillers du président estiment avoir satisfait à toutes les demandes républicaines, qui portent sur la possibilité de moderniser l'arsenal nucléaire américain et de garder une défense antimissile crédible.

Les traités doivent être ratifiés par les deux tiers du Sénat, soit 67 élus sur 1oo. Il sera beaucoup plus difficile d'atteindre ce nombre en 2011 lorsque le nombre de républicains au Sénat passera de 41 à 47.

Le nouveau traité START de désarmement nucléaire prévoit un maximum de 1 550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays, soit une réduction de 30% par rapport au niveau fixé il y a huit ans. Cet accord devait être le tremplin vers des réductions plus importantes encore.

Le Sénat risquerait de miner la crédibilité internationale du président et les relations russo-américaines  en refusant de ratifier l'entente de Prague.

(Photo The New York Times)