Les diplomates en poste à l'ONU se doutent que la plupart de leurs conversations ne tombent pas dans l'oreille de sourds. Mais savent-ils que leurs pellicules peuvent être recueillies par leurs collègues américains? C'est le genre de détails à la fois bizarres et troublants que l'on retrouve dans les câbles diplomatiques obtenus par WikiLeaks et dont le journal Le Monde traite dans cet article. J'en cite un extrait :

"Les rapports doivent inclure les informations suivantes, précise la directive : noms, titres et autres informations contenues sur les cartes de visite ; numéros de téléphone fixes, cellulaires, de pagers et de fax ; annuaires téléphoniques et listes d'emails ; mots de passe internet et intranet ; numéros de cartes de crédit ; numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes ; horaires de travail... " Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, et ses collaborateurs savent-ils que les diplomates américains avec lesquels ils déjeunent ont reçu l'ordre de noter leurs numéros de cartes de crédit personnelles, ou que ceux avec lesquels ils voyagent doivent transmettre leurs numéros de cartes de fidélité des compagnies aériennes ? Et qu'ils sont encouragés à mémoriser les mots de passe de leurs ordinateurs ?

Les diplomates américains à l'ONU doivent transmettre " toute information biographique et biométrique " sur leurs collègues des pays du Conseil de sécurité, y compris les alliés britanniques et français, et sur les dirigeants de nombreux pays. La consigne " biométrique " revient dans presque tous les mémos : il faut se procurer " les empreintes digitales, photographies faciales, ADN et scanners de l'iris " de toute personne intéressant les Etats-Unis.