Si le compromis fiscal conclu entre la Maison-Blanche et les dirigeants républicains du Congrès devient réalité, Barack Obama devra non seulement affronter un rival démocrate en 2012 mais il perdra la course à l'investiture présidentielle de son parti, a déclaré l'animateur de MSNBC Keith Olbermann mardi soir lors d'un «commentaire spécial» (voir vidéo ci-dessus). Il s'agit d'une prédiction pour le moins audacieuse : depuis l'avènement du système des primaires, aucun candidat n'a réussi à vaincre un président sortant dans le cadre d'une course à l'investiture de son parti, pas même Ronald Reagan contre Gerald Ford en 1976 et Edward Kennedy contre Jimmy Carter en 1980.

N'empêche que la possibilité d'une lutte fratricide au sein du Parti démocrate en 2012 fait surface ces jours-ci, comme je l'explique dans cet article. Les journalistes Jonathan Martin et Ben Smith de Politico abordent également ce sujet aujourd'hui dans ce reportage. Ils ne voient pour le moment aucun candidat qui puisse défier le président et aucune fronde digne de ce nom. Je retiens notamment cette déclaration de Gerald McEntee, président d'un syndicat important, que je cite dans le texte :

"Look, we don't agree on everything, but President Obama has produced for working Americans. Health care, banking reform, making college more affordable, keeping us out of another Great Depression, protecting vital public services - those are no small achievements. The only people I hear talking about a primary challenge are the Wall Street shills on Fox News."

Certains progressistes ne sont cependant pas prêts à oublier le plus récent des compromis du président. L'organisation Progressive Change Campaign Committee diffusera au cours des prochains jours à Washington et dans deux villes de l'Indiana cette pub rappelant ce que Barack Obama disait en 2008 à propos des cadeaux fiscaux accordés durant la présidence de George W. Bush aux contribuables les plus fortunés :