Quatre jours après la tuerie de Tucson, Sarah Palin contre-attaque, accusant de «diffamation sanglante» les journalistes et commentateurs qui ont pointé du doigt certaines personnalités politiques ou médiatiques pour expliquer cette «tragédie bouleversante» causée par un criminel «apolitique». Dans un long texte et une vidéo publiés sur sa page Facebook, l'ex-gouverneure d'Alaska affirme que la fusillade de samedi n'a rien à voir avec ce que les Américains peuvent entendre à la radio ou avec des «cartes de circonscriptions cibles utilisées» autant par des républicains que des démocrates.

Après la tuerie de samedi, Sarah Palin a notamment été critiquée pour une carte des États-Unis publiée sur sa page Facebook l'an dernier identifiant avec des mires de fusil les circonscriptions de 20 parlementaires démocrates ayant voté en faveur de la réforme du système de santé. La circonscription de la représentante démocrate d'Arizona Gabrielle Giffords se trouvait sur cette carte.

Je cite un extrait de la déclaration de Palin traduit par Jean Émard, un de nos collaborateurs :

Les débats publics vigoureux et passionnés lors des élections font partie de nos traditions les plus chères. Et après les élections, nous nous serrons la main et nous nous remettons au travail et souvent les deux côtés trouvent un terrain d'entente à leur retour à Washington ou ailleurs. Si vous n'aimez pas la vision qu'a une personne pour son pays, vous êtes libre d'en débattre. Si vous n'aimez pas ses idées, vous êtes libre d'en proposer de meilleures. Mais, tout particulièrement en plein coeur d'une tragédie, les journalistes et les experts ne devraient pas verser dans la diffamation sanglante afin de ne pas inciter la haine et la violence qu'ils prétendent condamner. C'est répréhensible.

Notons que Palin a utilisé l'expression «blood libel» (littéralement: diffamation sanglante), «qui fait référence en anglais aux fausses accusations dont ont été victimes au cours de l'histoire certaines minorités religieuses, comme les juifs accusés de tuer des enfants pour utiliser leur sang lors de rituels», comme on peut le lire dans cette dépêche de l'AFP.