«Je suis venu pour aider», a déclaré Jean-Claude Duvalier dimanche à son retour en Haïti. Le New York Times fait partie des sceptiques qui n'ont pas été confondus. Dans un article publié aujourd'hui à la une, le quotidien soulève la possibilité que ce retour ait été motivé par le désir de l'ancien dictateur de récupérer ses avoirs - près six millions de dollars - bloqués en Suisse. Ces avoirs constituent ce qui reste des quelque 300 millions de dollars que Duvalier a détournés pendant ses 15 années au pouvoir, selon le Times.

Duvalier n'aurait pas choisi au hasard le moment de son retour en Haïti, selon le quotidien new-yorkais. Une nouvelle loi suisse entrera en vigueur le 1er février qui rendra encore plus difficile son combat pour récupérer ses millions. Selon les règles actuelles, les États qui veulent rapatrier les avoirs de dirigeants corrompus doivent démontrer qu'ils ont intenté des poursuites criminelles contre ceux-ci, ce qu'Haïti n'avait pas encore fait dans le cas de Duvalier.

Selon le Times, le projet de Duvalier était donc d'effectuer un bref séjour en Haïti, d'où il pensait pouvoir repartir sans avoir été inculpé. Il aurait pu ensuite dire à la Suisse qu'il ne faisait face à aucune poursuite dans son pays natal. Ce plan se serait évidemment retourné contre Baby Doc, qui doit désormais répondre à des accusations de crimes contre l'humanité en Haïti.

L'avocat de Duvalier nie les allégations du Times. Il affirme que son client veut récupérer ses millions pour pouvoir les donner à la Croix-Rouge.

(Photo AP)