On peut facilement deviner la déception et la colère immenses des manifestants de la place Tahrir en entendant Hosni Moubarak exprimer son refus de quitter la présidence égyptienne avant septembre. La violence risque d'éclater au cours des prochaines heures et des prochains jours.

Le discours de Moubarak met en relief l'incapacité ou le refus de Washington de dicter ses volontés à son allié égyptien, qui a critiqué l'ingérence des pays étrangers. Le pied de nez du raïs jette aussi une lumière crue sur la qualité des renseignements de la CIA, dont le directeur de la CIA Leon Panetta affirmait quelques heures plus tôt devant une commission du Congrès que Moubarak annoncerait «très probablement» sa démission.

Quant à l'armée égyptienne, qui promettait en début de journée d'«appuyer les demandes légitimes du peuple», elle n'a sûrement pas dit son dernier mot.

(Photo AP)