Par un vote de 235 voix contre 189, la Chambre des représentants a voté à 4h30 ce matin en faveur d'une réduction de 61 milliards de dollars dans les dépenses du gouvernement fédéral. Ces coupes très sévères, qui s'inscrivent dans un projet de loi de finance de l'État fédéral pour le reste de l'exercice budgétaire 2011, ouvrent la voie à un affrontement avec les démocrates du Sénat et la Maison-Blanche qui pourrait mener à la paralysie du gouvernement fédéral.

Il faut comprendre que la loi de finance actuelle prendra fin le 4 mars. Si le Sénat à majorité démocrate ne s'entend pas d'ici là avec la Chambre à majorité républicaine sur un projet de loi commun, les services gouvernementaux pourraient cesser de fonctionner. Un tel scénario s'était produit à deux reprises en 1995 lorsque le président de la Chambre de l'époque, Newt Gingrich, avait voulu faire avaler à Bill Clinton des coupes drastiques. L'affrontement avait fini à l'avantage du président démocrate, qui avait fini par convaincre la population de l'intransigeance de Gingrich.

Les dirigeants républicains disent vouloir éviter la paralysie du gouvernement, mais même s'ils sont sincères, ils devront composer avec les 87 nouveaux représentants républicains, dont plusieurs ont été élus en novembre sous la bannière du Tea Party. Remplis d'un zèle sans limite, ceux-ci ont contribué à l'adoption de coupes qui empêcheront notamment Barack Obama de financer sa réforme du système de santé et l'Agence de protection de l'environnement de contrôler certaines industries polluantes. Les coupes élimineront ou réduiront plusieurs programmes gouvernementaux, dont la sécurité frontalière.

Les démocrates, qui reprochent aux républicains de ne pas comprendre les conséquences de leurs décisions, proposent de ramener les dépenses du gouvernement au niveau de l'exercice budgétaire 2010.

(Photo AP)