La question rappelle celle à laquelle avait fait face Hillary Clinton en 2007 : pour avoir une chance de remporter l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2008, la sénatrice de New York devait-elle renier son vote donnant le feu vert à une intervention militaire en Irak? Malgré l'impopularité de la guerre en Irak au sein de son parti, Clinton avait choisi de continuer à défendre tant bien que mal son vote, une décision qu'elle regrette peut-être aujourd'hui.

Même si plusieurs républicains le réclament, Mitt Romney ne semble pas encore prêt à s'excuser pour la réforme du système de santé qu'il a promulguée en tant que gouverneur du Massachusetts, une réforme qui ressemble en plusieurs points à celle de Barack Obama. Dans un discours au New Hampshire samedi soir, le candidat probable à l'élection présidentielle de 2012 a notamment fait valoir que sa réforme n'empiétait pas sur les droits des États, contrairement à celle d'Obama, qu'il a promis d'abroger.

Comme l'a illustré le lendemain la une du Boston Herald, un tabloïd conservateur, le discours de Romney a été accueilli froidement dans son propre État. Mais la critique la plus brutale a sûrement été formulée par l'animateur de radio de Boston Howie Carr dont je cite un extrait de la chronique dominicale dans le Herald :

«Mitt tente encore d'expliquer comment c'était une si bonne idée à l'époque. Mais le Romneycare le suit comme un sombre nuage au-dessus de sa tête, tout comme Chappaquiddick avait hanté la campagne présidentielle de Ted Kennedy en 1980.»