Le spectre d'un assaut sanglant contre Benghazi, siège de la rébellion libyenne, a provoqué un changement soudain de la position américaine. Les États-Unis envisagent désormais une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui irait au-delà de la zone d'exclusion aérienne préconisée par la France et la Grande-Bretagne. Comme on peut le lire ici, l'administration américaine voudrait que le Conseil de sécurité autorise des frappes aériennes contre les tanks et l'artillerie lourde des forces pro-Kadhafi.

L'intervention militaire devrait cependant être menée par une coalition internationale incluant les voisins arabes de la Libye. À noter que le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé est à New York aujourd'hui pour défendre la position de son pays, à laquelle fait écho ce texte publié dans Le Monde et signé par plusieurs personnalités, dont le philosophe Bernard-Henri Lévy, l'actrice Jane Birkin et l'ancien ministre Bernard Kouchner. J'en cite un extrait :

Pouvons-nous continuer à regarder chaque jour l'inexorable reconquête du dictateur? Faut-il attendre, comme le préconisent certains, que l'on ait atteint un niveau de massacre suffisant? À combien de corps ensanglantés chiffre-t-on le seuil d'intolérance? Si nous n'intervenons pas, que ferons-nous quand le dément aura repris le pouvoir? Sommes-nous déjà résignés à nous dire, comme après les horreurs du Rwanda : "Hélas, nous étions impuissants. Hélas, nous avons été lâches"?

(Photo Reuters)