Les critiques progressistes de Barack Obama s'apprêtaient à lui tomber dessus à nouveau. Or le président les a surpris hier, comme on peut le lire dans cet article. Il a certes présenté un plan d'austérité qui vise à réduire les déficits budgétaires de 4 000 milliards de dollars sur 12 ans. Mais il a également défendu vigoureusement les valeurs qui sont chères aux progressistes et attaqué férocement le plan d'austérité présenté par les républicains la semaine dernière.

Le plan Obama, rappelons-le, se distingue du plan Ryan en ce qu'il propose une hausse des impôts des contribuables les plus fortunés, une réduction des dépenses militaires et le maintien des programmes d'assurance santé Medicare et Medicaid (avec des coupes au «scalpel» plutôt qu'à la «machette», selon Obama).

S'il faut citer un extrait du discours du président qui a plu aux progressistes, c'est celui-ci :

«Ils (les républicains) veulent donner à des gens comme moi un réduction d'impôts de 200 000$ qui sera financée en demandant aux personnes âgées de payer 6 000$ de plus en frais médicaux. Ce n'est pas correct, et cela n'arrivera pas tant que je serai président.»

Le ton employé par le président donne à entendre qu'il est moins intéressé à conclure une entente avec les républicains du Congrès que de préparer le terrain en vue de la prochaine campagne électorale.

P.S. : Je cite dans le texte un extrait de la chronique que Joe Klein consacre au discours d'Obama :

The strongest section of the President's speech was a history lesson. We didn't have a significant deficit problem 10 years ago. We had a budget surplus. We did have the long-term question of how to pay for the baby boomers' old-age benefits, but that was, and is, a manageable problem. The "crisis" we face was visited upon us by the very people now screaming loudest about the budget deficit. Republicans, colleagues of Paul Ryan's, voted for the Bush tax cuts - which, as Obama noted, added $500 billion per year to the deficit - and they also voted for the (unpaid for) wars in Iraq and Afghanistan, and a massive (unpaid for) Medicare prescription-drug benefit. On top of these obligations, we suffered a severe recession starting in 2008, which reduced tax revenue by an estimated $500 billion per year - and which required nearly a trillion dollars in government spending to avert a total economic collapse. And voilà, this year's $1.6 trillion budget deficit.