Dix-sept mois après avoir succédé au légendaire procureur de Manhattan Robert Morgenthau, Cyrus Vance a essuyé un revers important hier au procès de deux policiers du NYPD accusés d'avoir violé une jeune femme ivre après l'avoir raccompagnée dans son appartement. Au grand dam du New York Post, les policiers ont été acquittés de viol, comme on peut le lire dans ce compte rendu.

L'issue de ce procès prouve ce que plusieurs experts de la justice à la new-yorkaise répètent depuis le début de l'affaire DSK : malgré les campagnes de diffamation des tabloïds de la ville contre certains accusés, en l'occurrence les deux policiers du NYPD, les jurés new-yorkais sont capables d'analyser froidement et objectivement les preuves qui leur sont présentées.

Dans le cas des officiers Franklin Mata et Kenneth Moreno, les procureurs ne disposaient d'aucun résultat de tests ADN démontrant que la jeune femme avait été violée. De plus, celle-ci a admis avoir oublié de grands pans de la journée du viol présumé et de sa rencontre avec les policiers, et ce, en raison de son ivresse extrême. Elle avait bu de l'alcool du midi au soir avec des amis pour célébrer une promotion.

Un des policiers a admis au cours du procès s'être blotti contre la jeune femme dans son lit alors qu'elle ne portait qu'une brassière. Il a aussi avoué l'avoir embrassée sur le front et lui avoir chanté Livin' on a Prayer, un succès de Bon Jovi, pour la réconforter. Mais il a nié avoir eu une relation sexuelle avec elle.

Les deux policiers ont été congédiés dès l'annonce du verdict, ayant notamment été reconnus coupables d'avoir falsifié des documents officiels.

Le New York Times publie ici une analyse sur l'impact du revers de Cyrus Vance sur le procès à venir (selon toute probabilité) de Dominique Strauss-Kahn, accusé d'avoir agressé sexuellement une femme de ménage dans une suite de l'hôtel Sofitel de New York.