Je suis convaincu que Mitt Romney est le candidat le plus intelligent, le plus qualifié et le plus compétent parmi les prétendants républicains à la Maison-Blanche. J'étais de cet avis même avant d'avoir lu d'un seul oeil* hier soir cet article que l'hebdomadaire The New Yorker consacre à la réforme du système de santé du Massachusetts, la plus grande réalisation de Romney comme gouverneur de cet État, et son plus grand handicap en tant que candidat.

Mais j'ai aussi souvent l'impression que cet homme est prêt à dire n'importe quoi pour être élu à la présidence, et qu'il est incapable de le faire sans que sa démagogie ne soit complètement transparente. C'est à se demander si son intelligence s'étend à la politique politicienne. Chose certaine, le discours qu'il a prononcé hier au New Hampshire pour lancer officiellement sa campagne présidentielle (voir vidéo ci-dessus) ne résiste pas à l'analyse à plusieurs égards, selon cet article de l'Associated Press dont je cite l'amorce :

«Dans des excès rhétoriques marquant son entrée dans la campagne présidentielle, Mitt Romney a déclaré que l'économie s'était détériorée sous Barack Obama, alors qu'elle s'est en fait améliorée, et a critiqué le président pour avoir présenté des excuses au monde (au nom des États-Unis) qu'il n'a jamais faites.»

Dans ce billet, l'auteur de l'article du New Yorker, Ryan Lizza ne pense pas moins que Romney pourrait être un adversaire redoutable pour Barack Obama si la faiblesse de l'économie demeure la préoccupation principale des électeurs en 2012, en raison notamment de son expérience dans le monde des affaires (il a fondé Bain Capital, une société d'investissement).

Encore faut-il qu'il gagne la course à l'investiture républicaine.

* J'ai subi hier une opération à l'oeil droit qui devrait me faciliter la vie mais qui me laisse encore ce matin avec la vision d'un borgne.