Les hebdomadaires Haïti Liberté et The Nation ont entamé cette semaine la publication d'une série d'articles tirés de 1 918 câbles diplomatiques américains sur Haïti obtenus par WikiLeaks et couvrant une période de sept ans, de 2003 à 2010.

Le premier article de la série traite des efforts vains de l'administration Bush et de compagnies pétrolières américaines, dont ExxonMobil et Chevron, pour saboter la mise en oeuvre de l'accord pétrolier PetroCaribe entre le Venezuela et Haïti. Je cite un extrait tiré de l'article paru dans Haïti Liberté, qui évoque les avantages de l'accord d'un point de vue haïtien :

L'agacement des É.-U. a débuté lorsque Préval a signé - le jour même de son inauguration - un accord pour rejoindre l'alliance PetroCaribe du Venezuela, en vertu duquel Haïti achèterait du pétrole en ne payant dans l'immédiat que 60 % au Venezuela avec le solde payable sur 25 ans à 1 % d'intérêt. Les câbles provenant de l'ambassade des É.-U. offrent une vue prenante sur la manière dont Washington a cherché à décourager, torpiller et saboter l'accord PetroCaribe, malgré ses avantages indiscutables, accord en vertu duquel le gouvernement haïtien «économiserait 100 millions de dollars US par année grâce aux paiements différés», tel que l'ambassade l'a elle-même reconnu dans un câble du 7 juillet 2006.

La semaine prochaine, les hebdomadaires haïtien et américain doivent publier des articles sur les pressions exercées par le département d'État américain de l'ère Obama pour empêcher le gouvernement haïtien de faire passer le salaire minimum de 24¢ à 61¢ de l'heure, ou 5$ par jour. Intervenant à la demande des compagnies américaines Hanes et Levis, Washington a réussi à convaincre le gouvernement haïtien de fixer le salaire minimum à 3$ par jour dans les usines textiles.