Il y a 40 ans aujourd'hui, Richard Nixon lançait la «guerre» du gouvernement américain contre la drogue. Dans une tribune publiée dans le New York Times, Jimmy Carter profite de cet anniversaire pour appeler à la fin de cette guerre qui aura été un échec, selon le rapport récent de la Commission mondiale sur la politique des drogues.

À l'échelle mondiale, la consommation d'opiacés a augmenté de 35,5% entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27% et celle de cannabis de 8,5%, des hausses auxquelles les États-Unis ont largement contribué. Carter fait sienne la plupart des recommandations des auteurs du rapport, qui appellent les gouvernements à «mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne commettent pas de dommage aux autres».

Carter rappelle qu'il avait lui-même proposé en 1977 la décriminalisation de la possession de moins d'une once de marijuana et la mise en place d'un programme complet de traitement pour les accros. Après avoir reçu un bon accueil, ses propositions ont été reléguées aux oubliettes par Ronald Reagan dans les années 1980, déplore l'ancien président démocrate.

Dans un État comme la Californie, les résultats de la guerre contre la drogue se voient notamment dans les prisons, qui débordent. En 1980, rappelle Carter, la Californie consacrait 10% de son budget à l'enseignement supérieur et 3% à ses prisons; en 2010, près de 11% de son budget allait aux prisons et seulement 7,5% à l'enseignement supérieur.