Le scandale des écoutes téléphoniques du News of the World n'ébranle pas seulement l'empire médiatique de Rupert Murdoch, mais également Scotland Yard, comme on peut le constater en lisant ce long reportage publié aujourd'hui à la une du New York Times.

La relation incestueuse entre Scotland Yard et les cadres du NOTW aura notamment contribué aux enquêtes superficielles des policiers sur les piratages à échelle industrielle dont s'est rendu coupable le tabloïd de Murdoch.

Entre août 2006 et l'automne 2010, Scotland Yard a négligé d'informer les quelque 4 000 personnes - célébrités, politiciens, sportifs et victimes de crimes - dont les téléphones avaient peut-être été piratés par le NOTW, selon une liste de cibles établie par le journal et saisie par la police.

Les policiers, qui possédaient également 11 000 notes manucrites sur les cibles du NOTW, n'auront enquêté au bout du compte que sur 16 des quelque 4 000 victimes potentielles de piratages.

La relation incestueuse entre les hauts gradés de Scotland Yard et les cadres du NOTW ne se limitait pas à des rencontres sociales. Certains policiers ont fourni des informations au NOTW et à d'autres journaux de Murdoch contre de l'argent.

Un ancien cadre du NOTW a par ailleurs été embauché par le Scotland Yard comme conseiller pour gérer les retombées médiatiques des révélations sur les écoutes téléphoniques, alors qu'un autre est devenu chroniqueur au Times de Londres, un des journaux de Murdoch.

P.S. : La police a arrêté l'ex-rédactrice en chef du NOTW Rebekah Brooks, qui a démissionné avant-hier de son poste à la tête des journaux britanniques de News Corp.