Pamela Geller et Robert Spencer, deux critiques américains de l'islam dont les écrits sont mentionnés à plusieurs reprises dans le mémoire d'Anders Behring Breivik, l'auteur du carnage qui a fait 93 morts en Norvège vendredi, rejettent toute responsabilité pour cette tragédie. «Si quelqu'un l'a incité à la violence, ce sont les islamistes suprémacistes», a écrit Geller sur son blogue, Atlas Shrugs, où elle a notamment mené une campagne vigoureuse contre le projet de construction d'un centre culturel islamique et d'une mosquée près de Ground Zero.

Spencer, qui épouse souvent les causes de Geller, a également rejeté tout blâme sur son site internet, jihadwatch.org, précisant que «la mort de plusieurs enfants» n'aide en rien son combat contre le djihadisme mondial. Marc Sageman, un ancien agent de la CIA et un spécialiste du terrorisme, défend jusqu'à un certain point les Geller, Spencer et autres critiques de l'islam, dont plusieurs versent dans l'islamaphobie en voyant des «islamistes suprémacistes» derrière la plupart des musulmans.

Mais Sagemen n'en estime pas moins que la rhétorique anti-islam a des conséquences, comme il l'explique dans un passage de cet article du New York Times. Les Geller, Spencer et cie affirment que la branche salafiste de l'islam «est l'infrastructure d'où a émergé Al-Qaïda. Eh bien, ces auteurs et leurs écrits sont l'infrastructure d'où a émergé Breivik. Cette rhétorique anti-islam n'est pas gratuite», a-t-il Sageman.